Les chiffres avancés par le Projet de la loi de finances (PLF2021) devront des cheveux blancs à tout le monde, gouvernement et citoyens réunis.
Officiellement, le département de l’Economie et des Finances prévoit que pas moins de 308.000 personnes risquent de perdre leurs emplois. Sur cette ensemble, quelques 227.000 personnes relevant du secteur non-agricole, alors que 78.000 seraient enregistrées dans le secteur agricole.
Ces mêmes prévisions indiquent, ainsi, que le taux de chômage atteindrait 13%, au lieu de 9,2% de l’exercice 2019. Mais, un peu moins que les 14,8% annoncés pour la fin de l’exercice en cours.
Or, même ces chiffres ne font pas l’unanimité, d’autant que, dans le budget exploratoire, le Haut Commissariat au plan prévoit, lui, un taux de chômage pouvant atteindre les 15%. Le tout sur fond d’un taux de décroissance qui frôlerait -6%.
Ceci au moment aussi où, compte tenu d’une conjoncture économique mondiale défavorable, tout indique que la demande adressée au Maroc ne devrait pas être reluisante. Du coup, ce sont des pans des secteurs exportateurs marocains qui risquent d’en pâtir.
Autant en déduire que, outre les pertes d’emplois qui seraient induits, le grand hic serait qu’on ne s’attend pas à des créations d’opportunités de travail. Notamment, dans les grands secteurs pourvoyeurs, dont le textile, l’agroalimentaire et autres BTP.
Voire dans le secteur agricole, avec une saison qui ne s’annonce pas sous de bons auspices, qui attend la clémence du ciel.
Face à cela, le gouvernement semble se cantonner dans le rôle du «spectateur qui constate les dégâts ».
En effet, valeur aujourd’hui, aucun responsable gouvernemental n’est sorti dire aux Marocaines et aux Marocains comment on pourrait se sortir de cette spirale. Un plan d’urgence, innovant et plus créatif de réponses, réalistes et réalisables, s’impose.