C’est à chaque fois qu’on croit qu’il s’est ‘rangé’ ou qu’il a rangé sa plume qu’il resurgit. Pas par l’effet d’une résurrection, pour la simple raison que Hicham Houdaifa ne se déconnecte jamais de ce qui l’entoure, mais par une sorte d’enchantement. En fait, l’acte d’écrire l’habite.
Hicham en donnera la pleine mesure lorsqu’il intègre, en 1996, la rédaction d’un quotidien francophone de la place.
Il fait partie de cette ‘secte’ qui enchante. Qui dérange parfois. Mais, il le fait par conviction et par passion. Pas pour le plaisir de provoquer.
Celui qui a toujours été pour » un journalisme de solution » n’est pas ‘lisse’ pour autant. L’amoureux du verbe plaide pour la marge, se frotte en permanence à la marge qu’il scrute, analyse et en sort avec des ‘possibilités de réponse’.
Journaliste enragé ou engagé, le licencié en Physiques demeure, en scientifique de formation qui a toujours adoré la littérature, lucide. Il confie : ‘Les situations qui m’enragent me poussent à m’engager davantage pour les causes en lesquelles je crois’. Et elles sont nombreuses. Les droits de l’Homme dans leur acception globale, l’égalité des sexes, les libertés individuelles, les laissés-pour-comptes, la problématique de la migration, etc. Le tout dans une démarche de proximité. Traduisez: « Le travail du terrain pour porter la voix de celles et de ceux qui peinent à se faire entendre », resume-t-il.
C’est, en quelque sorte, sa devise. Il le fait en journaliste comme il le transmet en tant que directeur de la Collection Enquêtes de la maison d’édition En Toutes Lettres qu’il a co-fondée, 2012-2013, avec la journaliste Kenza Sefrioui. Une autre forme de journalisme en « plus grand format ».
Droit dans ses bottes, il reste toujours fidèle à lui-même. Limite bohémien par le look, il est d’un sérieux qui frise la provocation.
Dans une autre vie, reviennent à certains de ses collègues, ses interventions lors des réunions de rédaction dans un quotidien de la place. On aurait beau essayer de l’intimider, il est intimidable. Il pourrait même laisser transparaître le ‘croquis’ d’un « je-tiens-à-mon-idée-de-départ » pour laisser entendre qu’il est convaincu de ce qu’il développe comme idée.
Pas forcément par simple « entêtement », mais du fait qu’il a l’air d’avancer instinctivement. Et, souvent, on n’a pas meilleur allié que l’instinct. Arguments à l’appui.
Il continue son chemin, en alternant les hebdomadaires et autres périodicités. Très souvent, en ayant un penchant qui balançait entre les faits de société et la chose culturelle, lui qui est mordu du sport en général et du ballon rond en particulier ! Il lâche: « Un peu moins maintenant, le foot-business me dégoûte ! ».
Le Rajaoui est plutôt tennis. Et il clame, haut et fort, que Roger Federer est son préféré. Un joueur de fond de court. C’est à se dire qu’ils ont, chacun dans son domaine, ce point en commun !
Avec une passion inasouvie de lecture, tout en lisant les collaborateurs, il ne peut se passer de lire. ‘Une habitude, voire une exigence’, avoue Hicham. Plutôt éclectique, on trouve un peu de tout dans sa bibliothèque. Plus particulièrement, les Humanités. Rien d’anormal !
L’éclectisme transparaît aussi dans ses choix musicaux. Qui partent de la chanson marocaine à la Folk en passant par le Rock..
D’ailleurs, raconte-t-il, il avait essayé, au cours d’un séjour nord-américain qui a duré quelques années, entre 1999 et 2004, de produire un single à New York. Mais, bien que le rêve était difficile à réaliser, il aurait au moins eu l’audace de tenter. Et l’audace, il l’a. Elle est chevillée à son corps et à son cœur. C’est Hicham Houdaifa.