Le nouveau gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) a été investi dans ses fonctions ce lundi par l’Assemblée nationale.
Après une présentation pendant plusieurs heures par le Premier ministre Sama Lukonde, le programme du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation a été adopté à la majorité absolue par les députés, avec 410 voix pour sur les 412 législateurs présents à la plénière.
Le nouveau cabinet est composé de 57 membres, dont 14 femmes et plusieurs jeunes.
Agé de 43 ans, Sama Lukonde a succédé en février à Sylvestre Ilunga Ilunkamba, qui avait été destitué en janvier par l’Assemblée nationale.
L’Union sacrée de la Nation est une nouvelle coalition créée par le président de la RDC Félix Tshisekedi après avoir rompu la coalition FCC-CACH avec son prédécesseur Joseph Kabila à la fin de l’année dernière.
La destitution de l’ancienne présidente de l’Assemblée nationale Jeanine Mabunda en décembre dernier a permis au président Tshisekedi de nommer un informateur pour identifier une nouvelle majorité au Parlement en sa faveur. C’est cette nouvelle majorité parlementaire qui a destitué Sylvestre Ilunga IIunkamba et son gouvernement à la suite d’une motion de défiance.
IMPOSSIBLE N’EST PAS CONGOLAIS
L’investiture est intervenue après des heures de présentation par le Premier ministre du programme de son nouveau gouvernement. Intitulé « Construire un Etat fort, prospère et solidaire entre 2021 et 2023 », ce document de 64 pages s’articule autour de 15 piliers et 343 « actions ».
Selon M. Lukonde, le programme de son gouvernement se focalise notamment sur quatre grands secteurs de la vie nationale, à savoir la pacification du pays, le renforcement de l’autorité de l’Etat, la participation au leadership de la consolidation de la paix, ainsi que la lutte contre la corruption et les crimes économiques.
La préparation des élections générales à venir en 2023 constitue également la priorité du nouveau gouvernement, a fait savoir le Premier ministre.
« Heureux d’avoir reçu la motion d’approbation du programme et investiture du gouvernement de l’Union sacrée de la Nation à l’Assemblé nationale. Aujourd’hui nous devons montrer à la face du monde qu’impossible n’est pas Congolais », a-t-il tweeté.
PACIFICATION DANS L’EST
Le nouveau gouvernement entre en fonction au moment où le pays fait face à plusieurs défis, dont plus particulièrement un défi sécuritaire dans la partie orientale.
Sur la situation sécuritaire critique dans cette région toujours aux prises avec la violence, il a indiqué que tous les moyens ont été mobilisés pour parvenir à une résolution dans les jours à venir, y compris par la proclamation imminente de l’état d’urgence sécuritaire dans l’est du pays, avec comme conséquence le remplacement de l’administration civile par une administration militaire.
« Le gouvernement n’entend plus accepter l’incorporation des rebelles au sein de l’armée et de la police », a affirmé Sama Lukonde, avant d’annoncer « la création des unités d’élite mieux formées et bien équipées dans l’armée et dans la police capables d’opérer dans les zones de conflit ».
Face à de nombreuses critiques et manifestations dans la région, le chef du gouvernement congolais a par ailleurs promis de procéder, avec le Conseil de sécurité de l’ONU, à une évaluation de la force de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO).
D’après la MONUSCO, la mission se prépare à un retrait complet de la région du Kasaï (centre) d’ici juin 2021.
(Xinhua)
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