Cela fait dix qu’il est Directeur exécutif de la Fondation Mohammed VI des Champions Sportifs. Mais, quand on lui pose la plus naïve question de se présenter, Said Belkhayat prend quelques secondes de réflexion et répond en question : « Comment vais-je me présenter ? ». Et on ne comprend que très bien et sa « pause » et son « auto-interrogation ». Tellement le parcours est long, riche et plein d’escales. Des escales d’un « voyage », notamment, dans les rouages du football marocain, africain et arabe.
Le MAS d’abord
Said Belkhayat avait, en fait, à peine une vingtaine d’années lorsqu’il se retrouve dirigeant dans la section handball du Maghreb de Fès. C’était en…1966.
Celui qui rejoint le MAS section football en 1971 sera, neuf ans plus tard, président du club de la capitale spirituelle toutes sections confondues. Une mission, confie-t-il, qu’il assumera une décennie durant. Et S.Belkhayat en parle, satisfait, avec, à la clé deux titres de champion (1983-1985), et le titre de vainqueur de la Coupe du Trône en 1988.
La Fédé ensuite...
Chemin faisant, il sera « remarqué », notamment par feu Abdellatif Semlali, alors ministre de la Jeunesse et des Sports, et appelé à faire son entrée au bureau fédéral. L’homme qui a « tout fait tout jeune » rejoint ainsi, en 1985 précisément la Fédé. Une instance qu’il quittera en 2009. Pratiquement un quart de siècle dans les rouages du football marocain.
L’escale CAF qui a duré !
Concours de circonstances ? Pas que !
En 1988, le Maroc organise la Coupe d’Afrique. Le règlement de l’époque prévoyait que le pays organisateur devait disposer d’un membre au sein de l’instance panafricaine. Belkhayat est choisi et intègre la CAF en 1987. Sans savoir qu’il allait devenir un « recordman » ! Il ne quittera la Confédération africaine qu’en 2020. Il aura fait toutes les Commissions, pour ainsi dire.
Sur la planète foot arabe, l’ancien président du MAS a assumé plusieurs missions au sein de l’Union arabe. S’il était dans la Commission des compétitions en 1995, un an après il est membre du Comité Exécutif jusqu’en 2003. Une année au bout de laquelle Belkhayat sera nommé président de la Commission de la Discipline, où il assurera deux mandats (2003-2006 et 2006-2009).
Du conseil au social...
Or, en 2009, à part la CAF. Il arrête, pour le paraphraser, ses activités au sein du football marocain. Comme pour tout son parcours, il en parle sans trop d’émotions. Tout en assurant qu’il a toujours été prêt de donner de son temps et partager son savoir au service du football national.
Maintenant, après un passage en 2009 en tant que conseiller auprès de l’ancien ministre de la Jeunesse et des Sports, Moncef Belkhayat, ce dernier lui demandera de prendre la Direction de la Fondation Mohammed VI des Champions Sportifs. Une Fondation qui accompagne, d’un point de vue social, pas moins d’un millier de sportifs relevant d’une trentaine de disciplines sportives.
Les mentalités doivent changer !
Toujours est-il que ce dirigeant, par la force des choses, continue d’avoir un regard sur les évolutions que traverse le football marocain. Pas trop bavard sur son appréciation, Belkhayat relève les acquis mais plutôt circonspect quant à l’état d’esprit de certains dirigeants !
« Je ne généralise pas, mais il faut un changement des mentalités pour que l’on puisse prétendre à une réussite collective. Si on veut avancer, il faut que tout le monde soit en bonne santé », résume-t-il.
Optimiste, Said Belkhayat voit d’un très bon œil ce que prône et acte la FRMF. Cela promet, mais il faut du temps pour que la greffe prenne, dit-il.