Meta, la maison mère de Facebook et Instagram a accepté de payer 90 millions de dollars pour mettre fin à des poursuites judiciaires dans une affaire ou la société était accusée d’avoir traqué ses utilisateurs sur internet, même quand ceux-ci étaient déconnectés de Facebook.
Le géant des réseaux sociaux était accusé d’avoir suivi à la trace des utilisateurs dans leur navigation sur internet, même après leur déconnexion de la plateforme, pour récolter des données à des fins de ciblage publicitaire. L’accord soumis le 14 février pour approbation auprès d’une cour californienne prévoit que les 90 millions soient versés aux plaignants qui prouveront qu’ils ont été affectés par ce pistage. Meta s’engage aussi à isoler et détruire toutes les informations personnelles concernées, récoltées en 2010 et 2011.
Le groupe américain, comme son voisin et concurrent Google, est accusé de nombreux maux par les régulateurs américains, européens et d’autres pays. Leur recours aux cookies, notamment, est jugé de plus en plus problématique au regard du respect de la confidentialité des personnes en ligne. Les deux géants mondiaux de la publicité numérique assurent travailler à des technologies alternatives pour répondre à ces inquiétudes, mais aussi satisfaire les besoins de leurs clients, les annonceurs, en termes de ciblage publicitaire ultra fin et à grande échelle.
Le 5 octobre 2021, devant une commission sénatoriale aux Etats-Unis, l’ex-salariée américaine de Facebook Frances Haugen a accusé le groupe d’être à l’origine de plusieurs dérives et avait appelé à une meilleure régulation du réseau social par le Congrès des Etats-Unis. En janvier, une coalition d’Etats américains a déposé une nouvelle version d’une plainte judiciaire accusant Google et Meta d’avoir passé en 2018 un accord illégal visant à asseoir leur domination sur le marché de la publicité en ligne. Le 3 février, Meta a connu une chute historique à la Bourse de New York, perdant plus d’un quart de sa valeur et effaçant plus de 230 milliards de dollars de valorisation, du jamais vu dans l’histoire de Wall Street. Le géant des réseaux sociaux, qui pour la première fois de son histoire a perdu des utilisateurs en Amérique du Nord, avait dévoilé, après la clôture, un profit en baisse au quatrième trimestre et une perspective de croissance ralentie au premier, au grand désarroi des investisseurs. Enfin le 7 février, le quotidien britannique City A.M. avait révélé que la société Meta étudiait la possibilité de fermer Facebook et Instagram en Europe en raison de son refus de se plier à la réglementation sur la protection des données personnelles. «Nous n’avons absolument aucune envie et aucun projet de nous retirer de l’Europe», a néanmoins assuré un porte-parole auprès du Parisien.