Un groupe de politiciens tunisiens incarcérés dans le cadre de ce qui est désigné comme l’« affaire de complot contre la sécurité de l’État » a annoncé, ce mardi 8 avril 2025, qu’ils entamaient une grève de la faim en signe de protestation contre ce qu’ils qualifient de « détention arbitraire » et d’un procès dénué des conditions élémentaires de justice, selon un communiqué émis par leurs soins.
Les signataires de ce communiqué ont exprimé que la persistance des autorités à maintenir le secret autour de cette affaire, à en interdire la couverture médiatique, et à divulguer des procès-verbaux « falsifiés » ainsi que des témoignages mensongers, consacre un procès politique par excellence visant à éliminer les opposants. Ils ont également soutenu que ce procès avait perdu sa légitimité, dans un contexte qu’ils ont décrit comme étant « dépourvu d’un juste procès et de l’utilisation des tribunaux pour régler des comptes ».
Les détenus ont réaffirmé leur refus de participer aux sessions de ce procès, qu’ils considèrent comme une « parodie de justice ». Ils appellent les acteurs de la société civile et les organisations de défense des droits de l’homme à se tenir à leurs côtés dans cette lutte pour la dignité. Ils exhortent également tous les avocats à continuer à s’engager juridiquement contre ce qu’ils perçoivent comme un « abus systématique ».
Parmi les personnalités signataires du communiqué figurent : Essam Chebbi, Abdelhamid Jlassi, Khaïam Triki, Ridha Belhadj, Ghazi Chaouachi, et Jawhar Ben M’Barek, ce dernier étant en grève de la faim illimitée depuis le 30 mars dernier.
Ce développement intervient dans un contexte de tension politique dans le pays, au milieu de critiques internes et externes croissantes concernant la manière dont les autorités traitent les opposants.