Le Maroc fait un pas important vers l’autogestion de la profession journalistique avec un nouveau projet de loi
Le ministre de la Culture, de la Jeunesse et des Sports, Mehdi Bensaïd, a présenté devant la Chambre des représentants le projet de loi n° 026.25 visant à réorganiser le Conseil national de la presse. Le ministre a souligné que ce projet constitue une étape essentielle pour moderniser le paysage médiatique et renforcer les principes de transparence et de bonne gouvernance, affirmant qu’il est le fruit d’un débat sérieux et responsable au sein de la Commission de l’éducation, de la culture et de la communication qui l’a approuvé.
Bensaïd a précisé que le projet ne se limite pas à un nouveau texte légal, mais représente une réelle mise en œuvre du principe d’autogestion de la presse, visant à garantir son indépendance et son éthique, en accord avec l’article 28 de la Constitution qui stipule que l’organisation de la profession journalistique doit reposer sur des bases démocratiques. Il a noté que l’expérience précédente du Conseil national de la presse avait mis en lumière des lacunes juridiques, suscitant des demandes de la part des professionnels pour développer le texte, ce qui a conduit le gouvernement à former une commission temporaire ayant travaillé pendant deux ans pour évaluer la réalité du secteur de la presse et de l’édition, élaborant une vision globale pour le code de la presse avec la participation de toutes les organisations professionnelles.
Le ministre a également noté que le projet établit un équilibre délicat entre la liberté de la presse et la nécessité de respecter les règles et l’éthique professionnelle. Aucune liberté n’existe sans responsabilité, et aucune responsabilité ne limite la liberté. Selon lui, cet équilibre est fondamental pour bâtir un média solide capable de refléter le pouls de la société et de contribuer à un débat public constructif.
La nouvelle loi inclut des réformes importantes, notamment la création d’une commission indépendante pour superviser le processus électoral des journalistes et des éditeurs, ainsi que l’introduction d’un nouveau système de vote basé sur les demandes des professionnels, afin d’assurer l’indépendance du conseil par rapport au pouvoir exécutif. Ces réformes interviennent dans un contexte où il est unanimement reconnu qu’il existe une certaine désorganisation et des pratiques non éthiques dans le domaine médiatique, ainsi que des défis liés à la désinformation qui se sont accrus avec le développement des plateformes de réseaux sociaux.
Bensaïd a affirmé que le gouvernement ne prend parti pour aucun groupe politique ou entité, son objectif unique étant de renforcer la liberté et l’indépendance de la presse, en créant un Conseil national de la presse qui gérera les affaires de la profession de manière autonome. Il a également salué le large débat social qui a accompagné la préparation du projet, soulignant que les divergences d’opinions ont contribué à aboutir à un texte adapté à la réalité médiatique nationale.
Ce projet marque le début d’une nouvelle phase dans l’autogestion progressive de la presse, passant d’une organisation conjointe à une organisation entièrement autonome, ce qui renforce la place des médias en tant qu’élément fondamental du système démocratique et de la liberté d’expression.