Pour le monde et pour le Maroc, la crise sanitaire est là et ses externalités négatives sur les économies vont perdurer.
Le déclin ne devrait pas conduire à l’effondrement. Que faire ? Agir, mettre en œuvre des réformes mais aussi des pare-crises.
Ne disposant pas d’une devise remplissant les fonctions de paiement au niveau microéconomique dans ces échanges internationaux, le Maroc se doit de maintenir un stock et un niveau efficient de réserves en monnaies internationales pour accompagner les importations des secteurs public et privé et pour s’éviter des situations de pénuries et de faillites.
Tout ce qui précède montre à quel point les autorités ont eu raison d’émettre un emprunt obligataire souverain de 1 milliard d’euros hors champ du marché bancaire sur le marché international en deux tranches de 500 millions et en deux maturités de 5 ans et 10 ans.
Cette sortie a été couronnée d’une réelle réussite, souscrite par plus de 197 investisseurs pour un montant de 2.5 milliards d’euros. Hormis la dégradation par Fitch Ratings de la note attribuée au Maroc à BBB-, le pays capitalise sur une réputation acquise et méritée qui repose principalement sur son trilemme de stabilités politique, macroéconomique et monétaire.
Du point de vue financier, l’émission d’obligation de type Eurobond est une décision à caractère prudentiel
Du point de vue financier, l’émission d’obligation de type Eurobond est une décision à caractère prudentiel, elle anticipe sur une probable oisiveté en devises et se justifie pas la nécessité de prévenir une panique possible sur le marché international des taux et des monnaies et qui pourraient être entraînées par une seconde vague. Cela pourrait contraindre le gouvernement à freiner l’ouverture de l’économie et conduire en même temps à davantage de contraction de la demande extérieure.
ils auront pour vocation de soutenir les emplois et la demande intérieure par le biais de dettes souveraines en monnaies étrangères permettant de maintenir des capacités d’exportations et d’importations au profit des différents acteurs économiques
Il faut faire crédit à cette décision, les emprunts obligataires en Eurobond à court terme et de tailles modestes se poursuivront, ils auront pour vocation de soutenir les emplois et la demande intérieure par le biais de dettes souveraines en monnaies étrangères permettant de maintenir des capacités d’exportations et d’importations au profit des différents acteurs économiques. Cette ingénierie ne devrait pas choquer, le Maroc n’est pas à l’aube d’une crise de la dette, il doit continuer à juguler les effets de la pandémie en s’appuyant sur les piliers de sa résilience macroéconomique, sur « la robustesse » du dirham et sur des taux internationaux historiquement bas.