Le ministère des Affaires étrangères libanais convoque l’ambassadeur d’Iran

Le ministère des Affaires étrangères libanais convoque l’ambassadeur d’Iran

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La diplomatie libanaise a convoqué, jeudi, l’ambassadeur iranien en signe de protestation après un de ses récents posts abordant la question du « désarmement », qui a pris de l’ampleur suite à la guerre dévastatrice entre Israël et le Hezbollah soutenu par Téhéran.

Dans un communiqué publié sur la plateforme « X », le ministère des Affaires étrangères a indiqué que « Mostafa Amani, ambassadeur de la République islamique d’Iran au Liban, s’est présenté au ministère des Affaires étrangères, à la suite de son appel en raison de ses récentes déclarations publiques ».

Il a été précisé que Hani Chemitli, le secrétaire général du ministère, lui a fait part de « la nécessité de respecter les protocoles diplomatiques établis dans les accords internationaux concernant la souveraineté des États et de ne pas interférer dans leurs affaires internes, notamment la Convention de Vienne ».

Amani avait écrit dans un message sur « X » le 18 avril dernier que « le projet de désarmement est une conspiration évidente contre les États ».

Il a ajouté : « Nous, en République islamique d’Iran, percevons la gravité de cette conspiration, et le danger qu’elle représente pour la sécurité des peuples de la région. Nous avertissons les autres de ne pas tomber dans le piège des ennemis ».

L’ambassade iranienne a précisé qu’Amani « a … effectué une visite au ministère des Affaires étrangères », au cours de laquelle il a fourni « des éclaircissements au côté libanais à propos du tweet ».

Amani a indiqué que le contenu de son message était « général et applicable à tous les États sans exception », soulignant que sa visite visait à « éviter toute ambiguïté ou malentendu potentiel entre les deux pays » à ce sujet, selon le communiqué.

Ce post d’Amani intervient alors que le débat sur le démantèlement de l’arsenal du Hezbollah et la « restriction des armes à l’État » gagne du terrain avec l’augmentation des pressions américaines sur les autorités libanaises, ainsi que les lourdes pertes subies par le parti lors d’affrontements avec Israël qui ont duré plus d’un an et se sont terminés par un cessez-le-feu le 27 novembre 2024.

Des responsables libanais, menés par le président de la République Joseph Aoun, affirment travailler à « restreindre les armes à l’État » et à étendre son autorité sur l’ensemble de son territoire, en particulier dans des zones du sud proches de la frontière avec Israël. Cependant, ils précisent également que cette question est « sensible » et son aboutissement dépend de la disponibilité de « conditions » adéquates.

De son côté, Naim Qassem, le secrétaire général du parti, a insisté en avril sur le fait qu’il ne permettra à « personne de désarmer le Hezbollah ou de désarmer la résistance », tout en affirmant que le parti était prêt pour un dialogue concernant la « stratégie de défense » du Liban, à condition qu’Israël se retire du sud du pays et que l’État entame le processus de reconstruction.

L’ambassadeur de la République islamique d’Iran au Liban a déclaré à la chaîne de télévision libanaise « Al-Jadeed », mercredi, que le désarmement « est une affaire intérieure libanaise dans laquelle nous n’intervenons pas ».

Amani a ajouté : « Nous respectons ce sur quoi se mettent d’accord les institutions libanaises », soulignant qu’« au Liban, il y a une occupation, il y a une agression, il y a le danger israélien, et il y a une faction (le Hezbollah)… qui souhaite défendre ses droits ».

L’accord de cessez-le-feu, négocié sous médiation américaine, stipulait le retrait des combattants du Hezbollah de la zone frontalière située au sud du fleuve Litani (à environ 30 kilomètres de la frontière) et le démantèlement de ses infrastructures militaires présentes, en échange du renforcement du déploiement de l’armée et de la Force intérimaire des Nations unies (FINUL) près de la frontière avec Israël.

Selon le document, Israël devait retirer toutes ses troupes des régions du sud du Liban qu’elles avaient envahies durant la guerre ; toutefois, l’État hébreu a maintenu sa présence militaire dans cinq hauteurs qu’il considère « stratégiques », lui permettant de surveiller les deux côtés de la frontière et continue de mener des frappes qu’il prétend viser des éléments du Hezbollah.

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